vendredi 29 mai 2009

WATCH MY WATCH

Un publiciste ringard (costard clair trop grand pour lui et mocassins à glands, c'est vraiment trop down) s'est cru malin en déclarant dernièrement que si on n'avait pas une Rolex à 50 balais, on était un raté.

J'imagine que, passé d'ancien valet moqué de Mitterand (la fosse tranquille) à nouveau valet méprisé de Sarkozy (la présentation de Carla à Nicolas, c'est lui), il avait besoin d'un coup d'éclat supplémentaire pour compléter son voeu d'allégeance (Regardez, mon maître, je suis bien de Droite, si!, si!, et j'ai terminé méticuleusement de décaper mon vernis Gauche Caviar).

Tu as raison, Jacky: après la Gauche Solex, la Droite Rolex!
Mais garde quand même ton pot de vernis de Gauchiste de salon, au cas où le vent tournerait à nouveau (ce dont je doute pour l'instant, vu la tronche de chien battu de Martine et la blonditude de Ségolène).

Vous avez une montre, vous? Moi, je n'en porte plus depuis bien des années, depuis que j'ai des mobiles, en fait, et que l'heure est indiquée sur l'écran.
Mais comme il m'arrive d'oublier régulièrement mon téléphone, j'ai trouvé une solution plus tendance pour voir l'heure: j'ai mon Julien Dray.

Le Julien Dray porte en général 3 montres à chaque bras (avec l'heure des principales capitales), il est pratique et d'une disponibilité sans faille. Il me suit partout. En plus, il fait très chic, chacune des montres qu'il porte vaut des mois et parfois des années de salaires d'un ouvrier. Cependant, ne le rejetez pas, il n'en est pas moins resté un homme de Gauche, appliquant à la lettre un des adages du Communisme: Donne-moi ta montre et en échange, je te donnerai l'heure.

Le Julien Dray est un peu coûteux: il a un bon coup de fourchette et surtout il ne boit que des bons vins (j'ai dû cadenasser ma cave). Il est aussi très bavard mais j'ai fini par ne plus l'écouter, sinon je ne croirais plus en rien.

En ce moment, je l'avoue, j'ai un peu peur pour mon Juju.
Il a fait des choses pas très nettes ces dernières années, qui risquent de le faire rouler dans le caniveau (j'espère sincèrement que ses montres sont waterproofs) et je ne le vois pas trop entre 4 murs, à bouffer des haricots et des steaks-semelles. Je lui ai bien conseillé de filer, je ne sais pas, en Patagonie par exemple, mais il m'a dit qu'il n'aimait pas les chansons de Florent Pagny, ni la confiture de lait et qu'il avait de toutes façons le bras assez long (pour les montres, bien sûr) et qu'il s'en sortirait sans problème grâce à ses amis de tous bords.

Je veux bien le croire mais en attendant, il va falloir que je trouve une autre solution pour avoir l'heure.

La micro horloge de Philippe Starck greffée sous la peau, peut-être?

samedi 23 mai 2009

NATIVE SONG 2

Puisque j'ai évoqué précédemment ma tribu, il faut absolument que je vous parle d'un Indien de cette Réserve au destin exceptionnel puisqu'il est devenu un cow boy.
Je l'ai croisé il y a pas mal d'années en compagnie de mon grand-père et celui-ci m'a raconté sa vie vraiment pas banale.

Né dans un foyer difficile (un père alcoolo et violent), il s'échappait enfant en se plongeant dans toutes les photos, tous les livres imaginables concernant le far west et les westerns. Il était un peu chétif et quand on lui demandait ce qu'il voulait faire, il répondait: cow boy. Evidemment, tout le monde se foutait de lui.

Mais il a tenu bon. Il s'entraînait comme il pouvait pour monter à cheval. Le moindre bidon abandonné au bord de la Loire devenait un mustang à débourrer. Une corde trouvée dans un champ de la Colline, un lasso avec lequel il s'entraînait à faire des figures.
Dès qu'il a été majeur, il a fuit la Réserve pour Paris d'abord, où il a commencé à faire des spectacles s'inspirant de sa vision de l'Amérique, puis pour les States. Et là, il est allé jusqu'au bout de ses rêves, devenant Jack Rogers.

Artiste exceptionnel des shows de rodéo et de lasso, il a fait partie pendant plusieurs décenies des tournées américaines de spectacles liés au far west dont le célèbre Buffalo Bill Wild West. C'est là-bas qu'il a été également durant 3 ans, l'un des fameux cow boys Marlboro. Il a aussi écrit des chansons folk/country et produit d'innombrables dessins dont la naïveté n'a jamais trahi l'adolescent qui rêvait des States.

Cela va bientôt faire un an qu'il a rejoint le pays de ses ancêtres.
Quelqu'un qui lui était très proche lui a promis d'aller jusqu'au Montana jeter ses cendres d'un avion et le connaissant un peu, je suis sûr qu'il le fera...

dimanche 17 mai 2009

NATIVE SONG



Je viens de terminer ce livre de Sherman Alexie. Ce sont des nouvelles dont les héros sont des indiens, je veux dire des Natives. Plus précisément des Spokanes de la région de Seattle. Inutile de vous dire que je vous le conseille. Il entre d'ailleurs en résonnance avec un film que j'ai vu dernièrement "Le Nouveau Monde": on y ressent de la même manière cette nostalgie d'un monde perdu, en osmose avec la Nature, et où les buts de l'Homme ne tournaient pas systématiquement autour de l'accumulation de biens, de possessions.

La littérature des Natives est actuellement l'une des plus riches et des plus innovantes. Surtout, elle nous fait prendre conscience comment ce peuple a pu être peu à peu, et de façon très perverse de la part des différents gouvernements américains, mis au ban et spolié de tout ce qui le reliait à sa terre.

Depuis 1988, une loi a autorisé l'implantation de casinos sur les réserves indiennes et cela commence à heureusement changer la donne: les grosses rentrées d'argent provenant pour beaucoup de gros retraités désoeuvrés ont permis à beaucoup de réserves autrefois anesthésiées par le chômage et l'alcoolisme, de se lancer dans un développement inattendu et de payer des études supérieures à ses enfants. D'où cette émergence culturelle aujourd'hui d'auteurs de très grande qualité.

Parfois, je me sens un peu Native moi aussi. Venant d'une tribu de la Nièvre, un peuple devenu lymphatique et éteint, j'ai dû moi aussi quitter la réserve pour aller vivre sous des cieux plus lumineux. J'ai changé mais il me reste encore ce petit quelque chose de l'enfant qui courait sur la colline et qui en connaissait chaque recoin, chaque caverne oubliée, chaque cabane cachée dans les bois. Je suis devenu un indien urbain, à l'instinct de survie adapté, bien sûr, mais les courants d'air du Troca et les métros-chevaux de feu qui me conduisent sous terre ne m'ont pas fait oublier le temps où le vent de la Colline et les arbres du bois qui en couvre une partie me racontaient de belles histoires.
D'ailleurs, je me rends compte maintenant à quel point ces histoires-là ont été importantes pour moi et combien elles nourrissent inconsciemment mon quotidien et mes activités artistiques.

C'est ma réserve, quoi...


Some recent native music?

MARIEE SIOUX

WAYNE LAVALLÉE

MICHAEL BUCHER

LAKOTA LULLABY

lundi 4 mai 2009

SMILING ELEMENT


PERSUSMIX GALLERY

Dans la série: "Je me demande parfois si certains des objets qui nous entourent n'ont pas un âme"...
Vous en trouverez plein d'autres dans FACES IN PLACES dont je vous ai déjà parlé mais dont je ne me lasse pas!