PAST FRAGRANCE

Samedi, au marché, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur des nèfles. Comme on n'en voit pas souvent, j'en ai acheté une poignée.
Cela m'a ému car quand je descendais avec mon grand-père chercher le lait à la ferme, à côté de chez nous, il y en avait, de ces nèfles, dans une haie et il m'avait fait découvrir ce fruit particulier, pas très attirant au premier regard. Comme j'appréciais, il avait même fini par en greffer un plant dans la haie de son verger, rien que pour moi!

Si vous ne connaissez pas son gout, ça se situe entre la poire bien mûre, la pomme talée et une spécialité des îles qui s'appelle je crois pâte de tamarin. C'est parfumé et ça se mange quasiment pourri, juste après les premières gelées.
Je pensais vraiment ne jamais en remanger, que ça avait disparu avec les vieilles haies.

Ce n'est pas délicieux, ce n'est pas très beau mais ça a pour moi le parfum d'un autre monde, celui où le temps prenait son temps.

PUNK MEDIUM

Voici une interview de Shepard qui montre bien son travail.
Il y a une phrase qui me plaît bien: "Computer is a punk medium".

interview

C'est vrai que depuis que les computers sont devenus, avec leurs logiciels graphiques, beaucoup plus abordables, la création et son exposition sont devenus beaucoup plus démocratiques.

Chacun peut, avec peu de moyens, créer et diffuser ses idées plastiques. Les ringards des galeries qui ne jurent que par ce qui date de plus de 15 ans peuvent bien aller se recoucher. Leur filtre étriqué ne compte plus.

En ce sens, la révolution punk (généralement sincèrement populaire, contrairement à Mai 68 qui n'était qu'un petite rébellion de minets) a atteint son but: le mot d'ordre "Do it yourself" n'aura jamais été autant ancré dans notre société aux ascenseurs bloqués que depuis le développement exponentiel des personal computers, qui permettent à chacun de devenir plus facilement plasticien, musicien, écrivain...

Après, évidemment, ça ne change rien à la problématique du talent: on ne fait pas d'un âne un cheval de course...


Puisqu'on est dans le Punk, voici 2 vidéos qui se passent de commentaires: 30 années les séparent!

JOHNNY BEFORE
(1977)
JOHNNY AFTER
(2007)

EYES IN YOUR BACK

Nous avons tous un troisième oeil. Celui qui permet de voir au delà des choses devenues trop habituelles (et du coup presque abstraites, inertes), la magie et la poésie de ce monde.
La beauté, l'émerveillement, je me répète, ne sont qu'une question de cadrage. Alors enlevez le cache qui bouche votre objectif et zoomez, flashez. Le trip en vaut la peine!

La photo du dessus vient d'un blog que je vous recommande: faces in places.

Vous verrez, avec un peu d'entraînement, comme sur les pics de "faces in places", le troisième oeil fera apparaître peu à peu dans votre monde habituel, de bien étranges créatures...

Mais au fait, qui regarde qui?

VEG SERIE 1

Je suis devenu végétarien quand j'étais au lycée et je le suis resté pas mal d'années jusqu'à il y a 3 ans, quand j'ai quitté Paris et que je me suis rapproché des côtes: j'ai ajouté le poisson et les fruits de mer à mon alimentation.

Le végétarisme a réglé définitivement mes rapports complexes avec la nourriture. Avant, manger me dégoûtait.
Je sais pourquoi aujourd'hui, avec le recul, mais je n'ai pas envie d'en parler...

Quand j'ai rencontré mon vieil ami Yann, à Jules, il était déjà "veggie" et c'est lui qui m'a fait découvrir cette autre façon de s'alimenter. A Londres (où Yann a bossé d'ailleurs dans un resto végétarien), j'ai fait la connaissance de la cuisine indienne. Puis j'ai continué à Paris: j'habitais près du canal St Martin, pas très loin du quartier Indien (Chateau-Landon), où j'allais acheter mes épices. Cuisiner végétarien m'a vraiment réconcilié avec la bouffe.

Au delà d'un simple régime, le végétarisme est avant tout un état d'esprit. Il est d'ailleurs d'actualité à l'heure du bilan écologique et des moyens de stopper la destruction des équilibres énergétiques de la planète: on s'est rendu compte que 30% des gaz qui causent l'effet de serre provenaient de la consommation de viande (cultures pour nourrir les bêtes, élevage, transport des bêtes puis de la viande, parfois à des dizaines de milliers de kilomètres)...

Cet état d'esprit, plutôt que d'essayer de le résumer et de tomber dans un prosélytisme un peu ringard, j'ai préféré le faire comprendre en présentant des séries d'artistes végétariens, voire végétaliens ou macrobiotes.

Peut-être qu'il se dégagera ainsi de ces "veg series", une idée générale de l'esprit végétarien beaucoup plus proche de la réalité que bien des livres ou articles souvent un peu sectaires...


VEG SERIE 1 :

- Morrissey
- et son groupe les Smiths
- Siouxie
- Damon Albarn (blur, gorillaz)
- Jon Anderson (yes)
- Joan Baez
- Polly Jean (PJ) Harvey
- Lenny Kravitz
- Robert Smith (The Cure)