jeudi 19 avril 2007

UPSIDE DOWN

Je viens de recevoir les "professions de foi" des candidats aux prochaines élections. Bon, le choix n'est pas évident. C'est un peu comme si on te demandait de choisir entre un plat de courgettes au chocolat et au cornichons, un cabillaud cru mixé avec de l'huile de foie de morue et de l'orange ou encore des aubergines grillées tartinées à la banane et à la crème de cassis (blueeuurrp!!!).

Mais bon, je ferai mon choix et j'irai voter (je n'ai pas couru à la Mairie m'inscrire quelques jours avant le 31 décembre pour rien)...

Hier soir, en lisant tous ces programmes, je me suis rendu compte qu'il y avait une autre manière de les appréhender: on met la photo du candidat à l'envers et on regarde ses yeux.
Certains expriment le même projet d'inaction et d'endormissement des masses qu'à l'endroit.
Mais je peux vous dire que d'autres (curieusement parmi les 4 les plus susceptibles d'être élus) ont un regard à l'envers qui fait peur: un regard d'hypnotiseurs...

lundi 16 avril 2007

COUNTRY PEOPLE

La semaine dernière, j'étais au vert dans un hameau paumé de l'Aveyron. L'idéal pour se ressourcer. C'est dans une ancienne maison de pierres entièrement rénovée par son propriétaire architecte et qu'il a transformée en gite. On est 150 m au dessus de la Truyère avec une vue dégagée sur les montagnes. Aucune reception sur les portables et 10 km à faire en bagnole pour trouver le premier commerce.
Evidemment, dans ce monde plus que rural, on est très loin de mes préoccupations artistiques urbaines. Je n'y ai pas vu le moindre tag, même pas de ceux que font certains pseudos rebelles des campagnes avec un pauvre marker et qui singent ce qu'ils imaginent être la virilité des cités. Je ne parle même pas des stickers: parfaitement inconnus. Les seuls posters visibles étaient les affiches electorales sur lesquelles quelques artistes(?) locaux avaient dessiné des moustaches ou des dents en moins...

Je n'ai même pas pensé à en laisser un ou deux sur des panneaux de Laguiole ou Entraygues, cela aurait été incongru, voire ridicule. Un court instant, je me suis même demandé si ce que je faisais en milieu urbain avait le moindre sens...

Aujourd'hui, je suis de retour sur les trottoirs et parmi les panneaux et les murs-supports; et ce qui me pousse à continuer est à nouveau mon univers.

On n'échappe pas à sa nature...

samedi 7 avril 2007

REMINISCENCES

Hier j'écoutais, tout en travaillant, une émission à la radio. C'était sur les enfants harcelés à l'école. Comme dans toutes ces émissions, il y avait des témoignages et une psy de service. Souvent, la radio est en fond sonore dans le studio et en fait, on l'entend plus qu'on ne l'écoute. Mais là, je me suis mis à écouter car plus j'entendais les témoignages d'adultes qui avaient connu ça enfants, plus ça commençait à me remuer. Et c'est remonté à la surface...

Les coups, les crachats, les vols de matériel, les cailloux reçus... Ils étaient toute une bande et j'étais devenu leur souffre-douleur. Il faut dire que je n'avais rien pour être comme eux: j'étais trop blond (un vicking), maigrichon (une vraie crevette) et le premier à l'école (je n'avais pas de mal, il y avait une majorité de crétins). Ca a duré pratiquement toute l'école primaire jusqu'à la première année de collège. Que dire de plus? Ils m'ont gaché toutes mes récrés et mes trajets dans le petit village pour me rendre dans cette école que j'aimais bien.

Un jour, en sixième, j'ai cassé la gueule de l'un d'eux près du lavoir, après avoir eu quelques cours d'Arts Martiaux de mon cousin Joël. J'étais comme fou et je pense que ça aurait pu avoir des conséquences regrettables pour celui qui était par terre si une vieille dame du coin n'était pas venue nous séparer. Les autres, n'écoutant que leur courage, étaient déjà partis en courant. Leur petit jeu s'est arrêté ce jour-là...

La plupart sont restés dans mon village et ses environs. Je sais avec délectation qu'ils ont tous des vies de minables. L'un d'eux s'est même tué en bagnole après une soirée dans une boîte de nuit ringarde (quel destin hors du commun!). Je ne reviens pas souvent dans mon bled mais si jamais je croisais l'un d'eux dans un endroit isolé, je me demande si je ne lui ferais pas sa fête car aujourd'hui, je fais 1,80 m et ce n'est jamais moi qui m'écarte sur le trottoir...

Quelle influence ont-ils eu sur moi? Peut-être la fuite des clans et des bandes, d'être toujours un electron libre: jamais là où on l'attend et toujours là où on ne l'attend pas.
Egalement la certitude que c'est par la recherche de l'excellence qu'on se réalise: vouloir être comme les autres, céder à la pression du groupe ne mène à rien sinon à sa propre négation.

J'ai ce qu'ils n'auront jamais et je crois qu'ils étaient violents avec moi à l'époque parce qu'ils s'en étaient rendu compte bien avant moi...