dimanche 6 septembre 2009

WHERE ARE MY OLD SHOES?



Si vous levez un peu la tête en vous promenant dans les rues, je suis sûr que vous avez déjà vu ces paires de pompes balancées nouées entres elles sur les fils électriques ou téléphoniques.
Ca s'appelle des SHOEFITIS.

Mais d'où vient ce phénomène?

Apparemment, c'est né d'une tradition "pop culture" dans les petites villes américaines: les shoe trees. Un jour, quelqu'un balance dans un grand arbre ses vieilles chaussures pour marquer un évènement: par exemple sa copine Linda qui a accepté de l'épouser ou qui lui a annoncé que son test de grossesse était positif. Ou bien Tommy Lee qui a largué son job qu'il détestait. Ou encore Debbie qui a décidé de partir de son bled pourri où il ne se passe jamais rien. On peut tout imaginer...
Et peu à peu, l'arbre se retrouve couvert de vieilles chaussures.

La tradition s'est transmise ensuite dans les plus grandes villes, devenant le shoe flinging ou shoe tossing.

Des journalistes ont déliré en prétendant que ces chaussures étaient des signes pour trouver des dealers ou pour délimiter des territoires de gangs mais ça ne tient pas trop debout. C'est plutôt un genre de rituel urbain marquant un passage: l'obtention d'un diplôme, le décès de quelqu'un d'apprécié dans le quartier, un dépucelage ou la fin d'un service militaire. En 1991, les jeunes de South L.A. ont accroché leurs chaussures partout dans la ville pour marquer leur colère après le tabassage de Rodney King.
Et puis le sens de cette tradition s'est un peu perdu pour devenir la plupart du temps un délire d'étudiants bourrés ou d'adolescents faisant une mauvaise blague.

Donc si vous observez aujourd'hui ces chaussures pendues, dites-vous simplement qu'elles font partie du paysage de la ville et qu'elles ont juste ponctué un moment précis de l'existence de quelqu'un.

De la vôtre peut-être?

PRIMITIVE INTUITIONS



J'ai toujours été fasciné par l'idée qu'il existait un point de rencontre entre tous les Arts de toute l'histoire de l'Etre humain. Ce serait en quelque sorte la porte s'ouvrant sur ce qu'on appelle l'inconscient collectif.

Cette idée est vraiment flagrante lorsqu'on visite le Musée des Arts Premiers, Quai Branly. Il y a des oeuvres qui datent d'il y a très longtemps, d'autres d'il y a à peine 150 ans mais cela n'a pas d'importance. Toute la sensibilité et toute l'imagination humaines sont résumées là, qu'elles viennent d'Océanie, d'Afrique ou d'Australie.
Par son universalité, chaque masque, chaque statuette, chaque totem créent d'eux-mêmes un lien avec des créations plus récentes. Par exemple, la statue de la photo ci-dessus pourrait très bien être un personnage de Wallace & Gromit!
Ce n'est pas pour rien que Breton, qui voyait le surréalisme comme un autre point de rencontre assez proche lui aussi de la jonction entre conscient et inconscient, entre le monde du haut et le monde du bas, était un grand collectionneur d'art primitif.

Voici quelques photos qui, je l'espère, vous donneront l'envie d'aller faire un tour dans ce superbe musée à la lumière feutrée où on a parfois l'impression de sentir des présences derrière les masques...