lundi 24 septembre 2012

URBAN KNITTING


Il y a quelques temps, j'ai repéré ces interventions de petit bouts de fil laine fixés à cheval sur une fissure, comme un genre de points de sutures sur une blessure murale. Je ne sais pas qui est l'auteur mais je lui tire mon chapeau (en crochet, évidemment). 

Cela m'a donné l'envie d'évoquer les street artists qui s'expriment avec le tricot, une tendance forte de ces derniers mois. Il est convenu de dire que le mouvement "yarn bombing" (ou "graffiti knitting") est vraiment né vers 2005 à Houston, avec Magda Sayeg, une charmante texane qui a commencé à décorer sa boutique "Raye" avec du tricot et qui ne s'est plus arrêtée depuis, enveloppant de rayures ou de patchworks tricotés, les poteaux des panneaux, les statues, les troncs des arbres ou les vélos abandonnés dans la rue. Installée aujourd'hui à Austin, elle est à l'origine du mouvement "Knitta please"

Qu'on l'appelle aussi "Urban knitting" , "yarnstorming" ou "woolen street art", voire "guerilla knitting" ce mouvement s'est développé un peu partout, prenant des visages de plus en plus variés et créatifs.





HOT TEA, de Minneapolis, signe son nom avec des fils de laines tendus ou applique des pochoirs sur ces mêmes supports de fil.




La londonienne LAUREN O'FARRELL (aka "Deadly Knitshade") habille les cabines téléphoniques d'extensions tricotées ou place un peu partout ses petits personnages en crochet. Elle fait partie du crew "Knit the city".




Twilight taggers (by BALI) et ses Yarn Corners members exposent en Australie, dans les rues de Melbourne.




AGATA OLEK, une polonaise à NY, habille des statues ou des volontaires, de pied en cap, pour des interventions qui ne laissent jamais indifférent.




Les GRAFFITI GRANNYS, en Cornouaille (UK), masquées (de tricot, bien sûr) pour le fun , accrochent leurs oeuvres (de grannies provinciales) dans leur petite ville de la campagne anglaise. J'ai mis la vidéo des grannies parce que je la trouvais plutôt drôle.

Après, on peut être amené à se demander où est la frontière entre woolen streetart et artisanat de loisirs. Ce qui est sûr, c'est que les galeries accueillent depuis quelques années des artistes s'exprimant avec ce matériau (voir Valerie Anne Molnar) mais ce n'est plus mon propos car ce n'est plus du streetart.

Une dernière chose: j'ai remarqué que les street artworks qui restent le plus longtemps sans être arrachés ou nettoyés sont ceux faits avec du tricot. Peut-être le petit côté sacré du tricot fait par maman ou grand-maman?

 Alors, à vos aiguilles?

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