dimanche 20 mai 2007

DARK AS DEATH QUEEN

En ce moment, je me pose des questions sur les (nombreux) amis que j'ai perdus de vue. Je ne parle pas de ceux qui me sont toujours chers, que je ne vois pas souvent à cause de l'éloignement géographique mais que je retrouve à chaque fois comme si on s'était quitté la veille (Anne, Valérie et Yann surtout) mais de ceux avec qui j'ai réellement perdu le contact.
Quand je les ai connus, nous avions des points communs, sinon nous n'aurions pas été amis. En fait, je me demande quelle part de moi-même j'ai laissée en les perdant de vue...
Juste avant de quitter Paris, un matin, je courais jusqu'à la station Louis Blanc, encore en retard à rendez-vous. Un court instant, j'ai aperçu au loin une silhouette que j'ai cru reconnaître: celle de M-L. Mais j'ai continué ma course dans les escaliers du métro (j'étais hyper à la bourre) et, jusque dans la rame, je me suis demandé si c'était bien elle ou quoi...

M-L, elle représente cette année passée à Vichy, juste après le bac, une année de préparation aux Arts Appliqués. J'ai repensé à toutes ces cuites, surtout à celle au gin bu par bols, qui m'avait conduit au coma éthylique après avoir vomi sur tout le monde dans une boîte du centre-ville... C'était pitoyable... Je repense aux relations de M-L, à ce vieux comte déglingué qui dormait dans un cercueil au milieu de son manoir en ruines près de Clermont, à cette fille aussi, morte beaucoup trop jeune, qui nous faisait entrer gratos dans toutes les boîtes de la région. Je repense à sa cousine lesbienne avec laquelle j'avais parlé toute une nuit et que je n'ai jamais revue. Et puis, plus tard, quand j'ai retrouvé M-L sur Paris et qu'elle me racontait les soirées sadomasos qu'elle organisait pour des cadres riches qui s'emmerdent.
On s'est perdu de vue quand elle s'est mariée: elle a changé de nom et impossible ensuite de retrouver ses coordonnées, perdues lors d'un de mes innombrables déménagements.
Qu'est-ce que j'ai laissé avec elle? Mes années Cold Wave et leur cynisme suicidaire. Ma passion gothique des cimetières, mes tenues aussi noires que mes idées et mes badges pessimistes.

En fait, je me suis vraiment senti artiste le jour où j'ai à nouveau aimé la lumière et la couleur.

La vie, quoi.

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