samedi 27 octobre 2007

SICK DRAUGHT MARKET

Hier soir, j'ai regardé le DVD de "Je crois que je l'aime" de Pierre Jolivet (aucun de ses films n'est mauvais, je vous les conseille tous).
L'histoire commence par l'intervention d'une artiste (Sandrine Bonnaire) dans le hall d'une entreprise florissante dont le PDG est Vincent Lindon.
On y perçoit bien comment les artistes sont (mal) perçus dans le monde de l'entreprise. C'est entré en raisonnance avec une discussion que j'avais eue avec mon comptable dans l'après-midi au sujet d'un graphiste indépendant qui "n'avait vraiment pas les pieds sur terre, enfin, vous voyez, c'est un artiste!".

Je me demande souvent pourquoi la société d'ultra-consommation, heureusement périclitante, dans laquelle nous vivons est devenue aussi cruelle avec les artistes, les affublant de tous les épithètes dévalorisants: pas rentables, inutiles, naïfs, rêveurs (terme péjoratif pour elle), un peu cons quoi.

J'ai peut-être une réponse: la recherche de la Beauté et de l'Absolu ne font pas partie de ses grilles d'évaluation, de ses tableurs dénués d'humanité et de son marketing prétentieux. Et c'est bien pour cela qu'elle est en train de s'autodétruire.

Partout, des "résistants" apparaissent, rejetant ce système primaire où seuls des marchands de yaourts décérébrés se retrouvent. Mes messages urbains, modestement, s'inscrivent dans ce mouvement de prise de conscience.

Ce qu'il y a de positif, c'est que cette prise de conscience se fait aussi au sein des décideurs économiques, qui se rendent compte qu'à l'heure où tout le monde fabrique la même soupe flattant les bas instincts du consommateur, l'évolution tangible des chiffres d'affaires se fait à nouveau sur l'innovation et la création, et non sur l'imitation insipide d'un résumé de ce qui marche chez les autres.

Peut-être que cette petite évolution va permettre à nouveau à de très nombreux salariés aux frontières de la dépression, de tendre un peu mieux vers la réalisation d'eux-mêmes. Car quand je parle d'innovation, je ne parle pas que des créatifs. On peut innover à tous les niveaux (au boulot comme ailleurs), ne plus avoir peur du changement et de la nouveauté, ces oxygènes nécessaires à l'entretien de notre feu intérieur, vous savez, cette énergie qui vous faisait vivre si bien l'instant présent quand vous étiez enfant et quand rien ne vous faisait peur...

Et peut-être, du coup, que les artistes, les créatifs, les écrivains, les musiciens retrouveront ainsi leur vraie place et leur utilité sociale: prévoir et montrer le bon chemin par lequel tous s'élever...

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